Famille chérie, je vous hais

eggs on tray

Qu’elle était jolie cette photo aux allures de carte postale où cette grand-maman était entourée de tous les siens, pour son plus grand bonheur. Tout le monde rayonnait, on aurait pu croire qu’une bulle d’amour enveloppait tout ce petit monde, et que rien ne pourrait jamais la perforer.

Mais voilà, avec le temps, la belle image de la famille radieuse et aimante s’est écornée, et les couleurs se sont assombries, petit à petit, pour laisser place à un vulgaire morceau de papier, sur lequel on ne distingue plus grand-chose.

Terminés les dimanches durant lesquels le rôti tournait sur la broche avec tous ses spectateurs heureux, qui ne pensaient qu’à s’amuser, à prendre du bon temps, à être ainsi réunis. Le temps est passé, et la bulle d’amour a, quant à elle, trépassé.

C’est ainsi, la vie continue son petit bonhomme de chemin, les êtres que tu pensais les plus proches sont devenus des étrangers, tu fais avec, et tu fais bonne figure pour protéger cette si jolie et gentille grand-maman, afin de ne pas la heurter, et encore moins de lui faire de la peine, il ne manquerait plus que de la rendre malheureuse par la faute de divergences d’opinions et d’intérêts.

Tu poursuis ta route, pour toi, et tu te rends compte que, finalement, il y a plein de belles personnes dans ton entourage, qui te sont bien plus précieuses. Elles deviennent alors ta famille de cœur, et puis un jour tu prends conscience que cette famille-là est, finalement, bien plus importante à tes yeux que celle du sang.

Comme le dit si bien l’adage — on choisit ses amis, mais pas sa famille —. Il y a encore quelques années en arrière, je me sentais privilégiée d’avoir une famille si unie, mais je me voilais la face, ma famille n’était pas si différente des autres.

Aujourd’hui, je me plais à croire que je suis un mammifère humain femelle, et que la vie en meute, sous l’égide d’un patriarcat ou d’un matriarcat, n’est pas faite pour moi. Je suis devenue ce « loup » solitaire qui vit sa vie, telle qu’il l’entend, sans avoir de comptes à rendre à des personnes qui n’ont plus aucune importance à ses yeux. Je privilégie mon propre clan qui, lui, me soutient et me rend heureuse au quotidien.

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