Et si nous parlions de résilience ?

Arbre foudroyé

Depuis plusieurs mois, il m’est apparu que le terme « résilience » était de plus en plus employé et revenait sans cesse à mes oreilles, et ce dans des contextes totalement différents tels que : les médias, l’entrepreneuriat ou les sciences humaines. Aussi, il me semble essentiel d’établir une petite mise au point sur ce qu’est la résilience et ce que cela implique.

Tout d’abord utilisée en physique des matériaux, la résilience se réfère à la capacité d’un matériau à absorber de l’énergie lorsqu’il est soumis à une contrainte, puis à la libérer lors de la décharge. C’est une propriété importante pour évaluer sa robustesse face à des impacts ou des charges soudaines. La résilience est souvent mesurée par la ténacité, qui quantifie l’énergie nécessaire pour causer la rupture d’un matériau. Des matériaux résilients sont essentiels dans de nombreuses applications, comme la construction et la conception de structures où la résistance aux chocs est cruciale.

En psychologie, le concept de résilience a été introduit par la psychologue américaine Emmy Werner. Dans les années 1950 et pendant près de 40 ans, elle a mené des études sur des enfants de l’île de Kauai à Hawaï, et a observé que certains d’entre eux, malgré des conditions de vie difficiles, présentaient une capacité exceptionnelle à surmonter les adversités. Emmy Werner a utilisé le terme « résilience » pour décrire cette capacité à résister et à se développer positivement malgré des circonstances défavorables, des traumatismes et autres chocs. Depuis lors, le concept de résilience a été largement exploré et développé dans divers domaines, notamment la psychologie, la sociologie et la recherche sur le développement humain.

Le terme « résilience » a gagné en popularité ces dernières années, souvent servi pour décrire l’aptitude à surmonter les difficultés. Cependant, son utilisation excessive a parfois dilué sa signification profonde. La résilience va au-delà de la simple résistance face aux épreuves du quotidien ; elle englobe la capacité à s’adapter et à se reconstruire.

Il est crucial de discerner que tout le monde réagit différemment face aux défis, et que l’usage généralisé du terme peut minimiser les expériences propres à chacun. Plutôt que de le banaliser, il est essentiel de promouvoir une compréhension plus nuancée de la résilience et de reconnaître les divers facteurs qui influent sur la faculté de quiconque à faire front aux adversités.

En outre, l’abus du terme peut produire des attentes improbables, mettant une pression supplémentaire sur les individus déjà confrontés à des difficultés. La société devrait s’efforcer de favoriser des discussions plus objectives autour de la résilience, en reconnaissant la complexité des parcours de chaque individu.

En somme, bien que la résilience soit une qualité louable, son utilisation excessive risque de diluer sa signification originelle et de créer de faux espoirs. Il est crucial de promouvoir une compréhension plus profonde et précise de ce terme pour véritablement apprécier sa propre force face aux défis.

Que ce soit au niveau de la physique ou de la psychologie, les définitions se rejoignent sur le fait que la résilience est la capacité de résister à un choc ou de s’y adapter. Quel plus bel exemple pour illustrer cet article que celui d’un arbre qui a été foudroyé, et qui a su faire preuve de résilience afin de continuer à nous ressourcer.

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